Chapitre I after migration

Saison dormante..

Au bon signal, quitter la torpeur.
Le climat est tendre, les réveils aussi ; premiers travaux placides.
Fin janvier, dans l’élan du redoux, les fruitiers osent leurs toutes premières fleurs.

Chapitre 2

Saison jaillie.

Retour de l’eau et des mésanges.
Il pleut le long du coteau, bottes dans l’argile.

La vigne point, malgré les intimidations du gel, du mildiou.
Nuit glacée en avril : l’éolienne sauve les rangs mais des fruitiers succombent.

Enfin les températures remontent et favorisent la pousse jusqu’aux fleurs de mai :
l’inflorescence est belle, prometteuse en grappes — des machaons, papillons jaunes et noirs, par dizaines.

Enfin les températures remontent et favorisent la pousse jusqu’aux fleurs de mai :

l’inflorescence est belle, prometteuse en grappes — des machaons, papillons jaunes et noirs, par dizaines.

Chapitre 3

Saison déliée.

Soleil pléthorique dans le pin parasol.
Le vert, sur tout le domaine, éclate en nuances.
À la mi-juin, le pistil, devenant fruit, s’enfle comme un petit pois.
Puis la fraîcheur de juillet relaie les croissances pour une véraison d’une semaine.

Août joue la sécheresse (l’eau tarit au lavoir, l’argile craquèle) : on cherche l’ombre,
comme la truffe du sanglier dans le paillage des roses — la lumière, elle, concentre les baies.

Chapitre 4

Saison mature.

Quatre jours pleins pour vendanger.
Merlots, puis cabernets francs, même générosité.
La récolte est plus parcellaire que jamais grâce aux travaux de l’année

La récolte est plus parcellaire que jamais grâce aux travaux de l’année.
Plus de cuves, plus de lots… et plus de précision dans le travail du raisin !
Les vinifications, sans soufre, tirent aussi partie de ces nouveautés :
les mêmes cuves, trapues de technicité, offrent un meilleur contrôle des fermentations — le goût des justesses.

le vin

 

 

Le premier nez est floral. La rose aux cent pétales rencontre la mûre et s’enhardit de son fruit, laissant entrevoir la profondeur du millésime. Toutes deux parées d’épines, elles recèlent quelque chose de sauvage, puis s’arrondissent dans des notes gourmandes.
L’aromatique ne cesse de s’intensifier à l’aération. Les fruits sont rouges, teintés d’une pointe de réglisse. La bouche est charnue, d’un joli grain, nourrissant avec habilité la densité du vin. Elle engage la finale vers une trame calcaire, légèrement saline et surtout très persistante. Envoûtant.

Chapitre 5

Saison dormante, encore.
La vigne s’assoupit mais pas le vin.
En barriques, en amphores, les jus s’étoffent.
L’homme et le temps opèrent aux caves et remontent au jardin.